Docteur,
Voici une question posée sur le "forum de l'HACCP" du magazine "la cuisine collective" de ce mois-ci :
Recherche de staphylocoques. A quel rythme la recherche de staphylocoques sur les cuisiniers par la médecine du travail se fait-elle? Selon les départements les réponses sont différentes, voire même sans obligation.
Marie-Christine, Gonfaron
Réponse : Rappel de l'article 28 de l'A.M. du 29 sept. 97: " Aucune personne reconnue atteinte d'une maladie […] transmissible par les aliments n'est autorisée à travailler dans une zone de manipulation de denrées alimentaires, […] dès lors qu'il existe […] un risque de contamination directe ou indirecte des aliments par des […] pathogènes. Tout membre du personnel […] doit avoir été déclaré apte à effectuer ces manipulations. Le responsable de l'établissement veille à ce que cette aptitude soit attestée chaque année par un certificat médical dans le respect de la réglementation spécifique en vigueur. " Actuellement, la réglementation en vigueur en France est un A.M. du 10 mars 1977 relatif à " l'état de santé et l'hygiène du personnel appelé à manipuler les denrées animales ou d'origine animale ". Ce texte prévoit une visite d'aptitude spécifique à l'embauche avec les examens de dépistage suivant: recherche de salmonelles, shigelles et parasites par coproculture (dans les selles), staphylocoques dans le rhinopharynx et les fosses nasales, streptocoques hémolytiques A dans le pharynx. Il est maintenant reconnu que ces examens ne servent pas à grand-chose. Ainsi, 1/3 de la population serait porteur sans symptômes de Staphylocoques dans la sphère buccale en été, les 2/3 en hiver. Nous sommes donc tous excréteurs potentiels. Un tri sur cette base éliminerait donc 66 % des opérateurs de l'agroalimentaire. De même, un porteur sain de Salmonelles (porteur sain = personne infestée au niveau du tube digestif mais sans être malade) est en général excréteur intermittent. C'est-à-dire que la coproculture a de grande chance d'être négative, même si la personne est contaminée. Enfin, l'A.M. du 10 mars 1977 précise que le certificat d'aptitude doit être renouvelé chaque année ou en cas d'interruption de travail de plus de 6 mois, mais les examens de dépistage ne sont pas obligatoires. Ils peuvent l'être si le médecin le juge nécessaire après l'entretien avec l'opérateur concerné. Cet arrêté n'a pas encore été abrogé, même si c'est en projet depuis des années.
Peut-on comprendre alors, qu'un porteur sain de staphylocoques puisse refuser le traitement antibiotique "annuel" que le médecin du travail lui aurait souscrit suite à un dépistage, sachant qu'il sera à nouveau porteur après le traitement ?
Ces dépistages servent-ils "vraiment à rien" comme le mentionne le texte ci-dessus ?